dimanche 2 janvier 2022

Cancer de l'estomac par Alexis Ngo Hiol

Bonsoir le Kaba. Jespère que tous ici nous nous portons bien. Mon nom est Ngo Hiol Alexis, et je vais vous entretenir sur le CANCER DE L'ESTOMAC, qui malgré sa faible prévalence dans notre continent reste un sujet délicat.

Mon travail s'articule comme suit:
I-Définition
II-Epidémiologie
III-Rappels histologiques
IV- Anatomo-pathologie
V- Circonstances de découverte
VI-Diagnostic positif
VII- Diagnostic différentiel
VIII-Bilan d'extension
IX-Pronostic
X-Traitement


I- Définition 

C'est un tumeur maligne au dépend des couches histologiques de l'estomac, le plus souvent la muqueuse.

II- Epidémiologie

- Fréquence
L'incidence et la mortalité diminuent dans le monde mais on note une augmentation de l'incidence des cancers du cardia et une diminution de celle des cancers antro-pyloriques.

- Répartition géographique
 
 • Zone à faible risque: Inde , Afrique ?
 • Zone à risque moyen: Europe de l’Ouest , Amérique Nord, Océanie 
 • Zone à risque élevé: Europe du Sud , Europe de l’Est, Europe du Nord , Amérique du Sud
 • Zone à risque très élevé: Japon , Chine

- Facteurs favorisants

• Age : en Afrique la moyenne d'âge c'est 55 ans, en Europe c'est 75 ans et en Amérique, 80 ans.
• Sexe : plus fréquent chez les hommes⚠️
• Alimentation : aliments salés, fumés🚭, les conserves ; 

- Facteurs génétiques
Il s'agit de la mutation du gène CHD1 (là, le risque est plus élevé chez la femme).

- Lésions précancéreuses :  
Ulcère gastrique (d'où l'H. pylori est considéré comme facteur de risque), maladie de Biermer, maladie de Menetrier, polype adénomateux...

III- Rappels histologiques :






IV- Anatomo-pathologie

1. Microscopie :

Classification de Laurens:
 Il y a 2 types selon le degré de différentiation et le stroma réactionnel:

• Type intestinal : tumeur bien différentiée, métaplasie intestinale, stroma avec réaction marquée.

• Type diffus: tumeur mal différentiée, sans architecture glandulaire, mal délimitée, sans stroma réactionnel.

2. Topographie:
- région antro-pylorique: 50 % des cancers gastrique
- petite courbure: 25 %
- cardia : 10 %
- ensemble estomac : 10 % 
- grande courbure:3 à 5 %

3. Macroscopie
 - forme ulcérée: tumeur bourgeonnante, ulcérée.
 - forme polypoïde: tumeur bourgeonnante non ulcérée.
  - forme infiltrante: infiltration de la paroi gastrique.

L'OMS classe en 4 types histologiques typiques
  •   papillaire
  •   tubulaire
  •   mucineux
  •   cellules à bague à chaton→ formes infiltrantes

L'OMS définit par ailleurs des formes atypiques:
  •    colloïde mucineux
  •    à cellules indépendantes
  •    carcinome à stroma lymphoïde ou hépatoïde.

V- Circonstances de découverte :

Diffusion tumorale
Elle se fait 
- par voie lymphatique : via les ganglions qui drainent la petite et la grande courbures.
- par voie sanguine → métastases : 
 poumons, foie, cerveau, péritoine ( limite plastique )

VI- Diagnostic positif

• Phase de début 
Dans 80 % des cas, elle est asymptomatique.
Dans 20 % des cas, on aura des signes digestifs non spécifiques à l'instar des
- épigastralgies d’allure ulcéreuse 
- dyspepsie 
- anorexie avec amaigrissement

 NB : La fibroscopie oesogastroduodénale est nécessaire chez tout patient de plus de 45 ans

• Phase d’état 

Les signes les plus fréquents sont là perte de poids , l'anorexie, l'hémorragie digestive haute, le syndrome obstructif...

• Phase avancée :
- hépatomégalie tumorale
- masse épigastrique 
- ascite et/ou ganglion de Troisier.

Dans ce cas, l'endoscopie 
- permet de visualiser la tumeur 
- précise son siège et son volume
- permet de faire des biopsies dans 95 % des cas. 

Ainsi on distinguera : 
- Cancer superficiel: son diagnostic est difficile d’où nécessité de biopsies multiples ; 
Ce cancer est limité à la muqueuse et à la sous muqueuse. On aura 3 types suivant la localisation et la forme:
  •     Type I : polypoïde
  •     Type II : superficiel 
  •     Type III: ulcéré ou excavé
- Cancer invasif

Son diagnostic est plus simple et évident. D'ailleurs il en existe 4 formes : 
• Forme polypoïde: tumeur bourgeonnante non ulcérée;
• Forme ulcérée: tumeur bourgeonnante ulcérée avec des bords surélevés;
• Forme infiltrante: la muqueuse est épaissie donnant un aspect en entonnoir;
• Forme ulcéro-infiltrante.

Il faudrait aussi réaliser :
✓ Le transit baryté:
Il n'est pas fait en première intention, mais doit être fait en double contraste. 
Il permet d'objectiver la tumeur sous forme de:
   • lacune  
   • image d’addition (plis sont anarchiques)

✓ Le diagnostic de certitude est apporté par l’histologie.

VII- Diagnostic différentiel :

- Ulcère bénin:
 Le cancer peut simuler un ulcère bénin.
Cet ulcère peut cicatriser sous IPP : biopsies sur cicatrice

- Métastases d’un adénocarcinome provenant des ovaires , seins ou des poumons.

- Adénome (tumeur bénigne)

VIII- Bilan d'extension

L’état général du malade dépend de l'extension loco-régionale et métastatique:

- cliniquement, on recherche la fixité des tumeurs, l'ascite, l'hépatomégalie.

- biologiquement: on dose les marqueurs digestifs et on effectue des tests hépatiques
- en Imagerie, on peut réaliser l'échographie, la TDM, l'écho-endoscopie gastrique +++ (pour déterminer le degré d’envahissement en épaisseur de la paroi gastrique et de colonisation ganglionnaire)

- Classification TNM (Tumor, Node and Metastasis= Tumeur mère, adénopathie et métastases): 

• Stade 0 
No Mo: Cancer in situ, non invasif

• Stade 1
No Mo: Muqueux et sous-muqueux
Invasion très localisée, sans métastases à distance.

• Stade 2
N+ Mo: Atteint la musculeuse, Extension limitée localement, et/ou atteinte ganglionnaire minime.

• Stade 3
N+ Mo: Atteint la séreuse, Extension locale importante et/ou atteinte ganglionnaire satellite majeure

• Stade 4
N+ M+: Envahissement des organes de voisinage, Tumeur avancée localement et/ou métastases à distance

IX- Pronostic

Le pronostic dépend de cinq (5) facteurs:

1: Le degré de différentiation
=> Le type intestinal meilleur pronostic que type diffus.

2: La profondeur de l’envahissement de la paroi gastrique
=> Le cancer superficiel offre une survie jusqu'à 5 ans dans 95 %.

3: L’atteinte ganglionnaire
=> survie à 5 ans 60 à 80 % si N0 contre 15 % si N1.

4 : L'existence de métastases 
=> survie à 5 ans nulle si M1

5: La radicalité de l’intervention

X- Traitement
 Le principe du traitement repose sur:
- la chirurgie : couper et extirper la tumeur
- la chimiothérapie : empoisonner les cellules cancéreuses.
- la radiothérapie: irradier les cellules cancéreuses.

Si cancer invasif et tumeur extirpable
    - cardia et fundus: gastrectomie totale élargie
    - antre: gastrectomie élargie des 2/3 
    - linite: gastrectomie totale élargie

Si Cancers superficiels 
    - mucosectomie ou dissection sous muqueuse après traitement endoscopique : éradication HP.

Si Tumeur inextirpable
- chirurgie palliative de dérivation ou 
- endoprothèse expansive avec ou sans résection tumorale au LASER
 

Merci pour votre attention🙏🏽. 


CAP KABA WhatsApp Forum, Cancer de l'estomac par Alexis Ngo Hiol, ©Février 2022

1 commentaire:

Kevy Nguya a dit…

➕Kevy Evan Nguya:
Merci Carole pour l'intervention de ce soir.

• Il pourrait apparaître chez certaines femmes un tableau du syndrome de Demons-Meigs par essaimage des métastases vers les ovaires.

• Les métastases ovariennes secondaires à un cancer de l'estomac sont dites "Tumeur de Kruckenberg".

• Aussi, les tumeurs du cardia aboutissent à un tableau classique d'achalasie (secondaire). Ce qui fait que face à méga-œsophage, explorer la nature des cellules cardiales peut se révéler nécessaire.

• En différentiel, on pourrait aussi penser à la maladie de Zollinger-Ellison (ulcère gastrique + diarrhée profuse), c'est un gastrinome.

• En guise de complications, je cite : l'achalasie secondaire (si localisation à proximité du cardia), péritonite (pouvant justifier l'ascite)...

• Une petite précision sur le ganglion de Troisier, il est toujours gauche.👌🏽Il correspond à une métastases lymphatique du cancer gastrique.

• Pour la diffusion de la tumeur, on parle aussi d'une possible diffusion par voie de. contiguïté vers les organes intrapéritonéaux