vendredi 2 juillet 2021

Dépendance par Kevy Nguya et Merveille Mifundu

Bonsoir la famille !
Je suis très heureux de vous retrouver en ce jour où mon Pays célèbre, vous me permettrez, son anniversaire du départ des colons sans que cela ne soit synonyme d'indépendance... Nous aimons ce Pays 
Alors heureuse soirée !

Le thème de ce soir est: "La dépendance".
Ce sera présenté par Kevy Nguya, étudiant en D1-MÉDECINE à l'UK et Merveille Mifundu qui nous briefera sur le mécanisme de l'accoutumance, il est étudiant en D3-Médecine à l'Université de Kinshasa.

Voici le plan de ce soir:
- Définition
- Centre de récompense
- Mécanisme de l'euphorie
- Effets et dangers
- Quelques éléments de la désintox

1) DÉFINITION :
Addiction  : état  dans  lequel  un  comportement  est  réalisé  dans  le  but  de  produire  une  satisfaction  et  la disparition  de  sensation  aversive  et  qui  est  caractérisé  par  2  éléments:   
–  Incapacité  à  contrôler  le  comportement 
–  Maintien  du comportement  en  dépit  de  conséquences  négatives

Elle regroupe : 
–  Les addictions aux  substances  (tabac,  opiacés, alcool…) 
– Les addictions comportementales (boulimie, jeu pathologique, addiction sexuelle...)  

2) CIRCUIT DE RÉCOMPENSE :
Autrement appelé circuit ou centre du plaisir, c'est l'ensemble des structures cérébrales impliquées dans la modulation de l'humeur en fonction du ressenti que procure une activité ou une information.

Le  circuit  de  la  récompense  motive  l’individu  à  agir  en  récompensant  l’action  qui  a  rétabli l’équilibre  interne.  Lorsqu’un  déséquilibre  interne  apparaît  et  que  l’individu  agit  pour  rétablir  l’équilibre, le  circuit  de  la  récompense  libère  de  la  dopamine  dans  le  noyau  Accumbens,  le  septum,  l’amygdale  et  le cortex  préfrontal  pour  récompenser  l’action  qui  l’a  rétabli.   La  dopamine  procure  une  sensation  de  plaisir  bénéfique  au  développement  des  facultés  physiques et  psychiques  de  l’individu.  Les  effets  de  la  dopamine,  qui  favorisent  l’ouverture  aux  autres,  aux  jeux,  aux activités  créatives,  à  la  connaissance,  à  la  quête  de  partenaires  sexuels,  etc.,  renforcent  de  l’estime  de  soi.

Schéma du circuit de récompense

En soi, le centre du plaisir est l'aire tegmentale ventrale, elle envoie aux autres régions du cerveau impliquées dans le circuit du plaisir des influx tel un centre de coordination. En effet, l'expérience a prouvé que l'ablation de cette aire retire toute sensation de plaisir à l'individu.


L'aire tegmentale ventrale (centre du plaisir) et ses afférences vers les autres structures cérébrales impliquées dans le circuit du plaisir. Ce sont des voies dopaminergiques (DA)





Pourquoi le plaisir?
Le plaisir est ce qui nous permet de vivre même si à l'excès c'est lui qui nous conduit à notre perte...ne dit-on pas que tout excès nuit?

Pour s'adapter et évoluer, il est requis l'alimentation, l'hydratation, la reproduction...tout ceci ne peut pas être possible c'est perçu comme une corvée par notre être. Parce que le vivant doit prendre plaisir à ce qui lui est vital afin de s'y accrocher et par ricochet, rester en vie. L'évolution nous a donc conféré cette fonctionnalité : la perception du plaisir lors de la satisfaction des besoins vitaux puis d'autres besoins secondaires.

Malencontreusement, lors des traitements médicaux, certaines molécules utilisées peuvent par leur propriétés pharmacodynamiques centrales, stimuler le circuit de récompense ; ou, certains recourent volontairement à des composés addictiogènes pour diverses raisons entre autres la recherche de la paix «intérieure», la recherche de l'efficacité de l'esprit.

Tout cela est à la base d'une plus grande stimulation temporelle ou spatiale (soit sur une longue durée soit par des concentrations fortes) du centre du plaisir avec conséquence la recherche du maintien dans l'état de plaisir découvert>>> addiction.

Mécanisme de l'accoutumance (par Merveille Mifundu)

La dépendance a plusieurs mécanismes notamment : 

1. Mécanisme d'apprentissage par -potentialisation synaptique-, le cerveau mémorise le  chemin suivi lors d'une stimulation ( stimuli -> libération du neurotransmetteur) par un neurotransmetteur ( notament le glutamate ); dès que le sujet voit une substance ou n'importe quoi qui lui rappelle la sensation d'avant, cela le pousse dans un acte compulsif pour déclencher le même plaisir. 

- "De doses plus fortes":  Blocage de la recapture du neurotransmetteur ( la dopamine par exemple ) -> grande quantité du neurotransmetteur versus petit nombre de recepteurs -> membrane post-synaptique qui est longtemps stimulée par le neurotransmetteur va exprimer d'avantage de récepteurs. Lorsque la quantité du bloqueur va s'estomper, le patient retient le niveau atteint d'euphorie comme le  seuil minimal de plaisir et lorsqu'il voudra l'atteindre il lui faudra -une plus grande quantité- du bloqueur pour atteindre le niveau passé en moins de temps et une plus grande encore pour faire durée l'effet, ainsi de suite.


3) MÉCANISME DE L'EUPHORIE

Qu'est-ce que l'euphorie ?
C'est une situation mentale et émotionnelle présentant un état de bien-être, de l'exaltation, de la joie et de l'excitation. Le terme désigne parallèlement cette émotion comme un état intense de joie accompagné de satisfaction.(Wikipédia)

C'est un jeu et un jet dopaminergique. C'est tout à fait chimique...

La dopamine est le principal neurotransmetteur du centre du plaisir et donc les substances qui le stimulent passent de toutes les manières par l'exaltation de la dopamine dans les synapses de ce circuit.

Nous allons faire une étude survolée des principales molécules qui peuvent conduire à l'addiction.

3 mécanismes principaux sont à connaître :
- soit les substances qui nous concernent augmente la libération synaptique du neurotransmetteur
- soit elles inhibent sa dégradation ou sa récapture axonale
- soit elles miment ses effets sur les récepteurs 

A) L'alcool
C'est un GABA-stimulant par son mécanisme cependant, en excès, son métabolite, l'acétaldéhyde peut se combiner à la dopamine pour donner naissance à une morphine naturelle (une enképhaline): la tétrahydropapavéroline.
Et l'alcool est aussi un inhibiteur des récepteurs NMDA.




B) La cocaïne : inhibe la récapture axonale de la dopamine dans la fente synaptique.

C) Le cannabis :
Sous multiples formes:
* Herbe (marijuana)
* Huile ou goudron (dans le papier de cigarette)
* Le shit dans le tabac.
Il entraîne une libération de la dopamine dans le circuit de Papez.

D) L'héroïne, la morphine, miment la dopamine.

E) L'ectasy augmente la sécrétion de la sérotonine...

La liste étant exhaustive, nous allons nous arrêter à ces principales molécules.
Les autres sont la LSD, le Gamma-hydroxybutyrate (GHB), les Benzodiazépines, les amphétamines...

Les drogues qui agissent le plus fortement sur l’humeur sont :

–  les psychostimulants : comme leur nom l’indique, ils augmentent la vigilance et diminuent la sensation de fatigue et de sommeil ; c’est le cas des amphétamines et de la cocaïne ;

–  les opiacés  : contrairement aux précédents ont un effet d’endormissement comme la morphine ou l’héroïne.

4) EFFETS ET DANGERS 

Lors d’une prise de produit psychoactif des effets sont recherchés et attendus mais au prix d’effets dangereux connus des usagers. On peut les classer ainsi :

– l’effet anxiolytique avec une recherche d’euphorie, de bien-être, d’apaisement, etc. ;

– l’effet de stimulation physique et psychique avec la recherche d’un sentiment de toute-puissance, d’une indifférence à la douleur et à la fatigue, etc. ;

– l’effet hallucinatoire  avec la recherche d’amplification des sensations, de distorsion de la réalité, d’un sentiment d’extase. Les dangers quant à eux se divisent en deux groupes :

– les troubles physiques : vertiges, malaises, nausées, vomissements, contractions musculaires, modification de la perception visuelle, baisse de la vigilance et des réflexes, insomnie, pertes de mémoire, déshydratation, hyperthermie, augmentation ou baisse  du rythme cardiaque, crises de tétanie, contraction ou dilatation des vaisseaux sanguins, intoxication aigüe, « bad trip » ;

–  les troubles psychiques  : angoisses, sensation d’étouffement, confusion, nervosité, crise de panique, phobie, délire,  instabilité de l’humeur, hallucinations, aggravation ou révélation d’une maladie mentale, suicide.

La désinhibition provoquée par une substance psychoactive peut également entraîner des pertes de contrôle de soi avec des comportements de violence ou de passage à l’acte. 

D’autres complications peuvent apparaître en cas de consommation sur le long terme comme pour la dépendance au tabac et à l’alcool (troubles de l’appareil respiratoire et cardio-vasculaire, risques coronariens, maladie hépatique, cancer) ou entraîner des dommages sociaux. 

L’association de plusieurs produits (la polyconsommation) en modifiant leurs effets, peut entraîner des risques plus graves pour la santé. 

La « descente » s’accompagne presque toujours d’un état dépressif plus ou moins important en fonction du produit consommé.  Elle peut  parfois inciter à prendre un autre produit pour compenser le malaise induit par le phénomène de manque.

5) QUELQUES PRINCIPES DE LA DÉSINTOX :

- Le sévrage se fait progressivement afin d'éviter des chutes brusques pouvant être mortelles tant par ses manifestations physiques que psychiques.

- La substitution des substances par des molécules aux même effets sans aucun effet addictiogène.

⭕ Analgésiques : naproxène, néfopam, paracétamol ;
⭕ Stimulants : Armodafinil, modafinil, pitolisant ;
⭕ Somnifères : , doxylamine, hydroxyzine, mélatonine.

Afin de ne pas prendre plus de temps, je vais m'arrêter à cette petite présentation qui n'est qu'informative. Les mécanismes sont nombreux et ne cessent d'être de s'approfondir au fur et à mesure que les jours passent. Nous pouvons par les interactions éventuelles, construire un sujet plus riche.

CAP KABA Forum WhatsApp, 30 Juin 2021
Dépendance par Kevy Nguya et Merveille Mifundu

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