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dimanche 23 octobre 2022

Clinique et traitement du diabète sucré

Bien vous allez j'espère. Il vous a été présenté le diabète sur l'aspect étiopathogénique par mon collègue Kevy E. Nguya (Généralités sur le diabète et paraclinique), je vais m'atteler à parler du diabète sur le plan clinique et thérapeutique afin que mon autre collègue Radou ne vienne poursuivre avec les complications aiguës (Complications aiguës du diabète sucré par Radou M.).
Moi, c'est Ngo Hiol Alexis, étudiante M2S3 à Saint Christophe Iba Mar Diop/UPM. Merci de me lire.




Cet exposé s'articule de la manière suivante:

A- Clinique 
1- diabète de type 1
2- diabète de type 2

B- Traitements
1- diabète de type 1
2- diabète de type 2

A- Clinique :


1- DIABÈTE DE TYPE 1 :
Ce type survient très souvent chez l'enfant, l'adolescent et l'adulte de moins de 30ans.
Le mode de début est généralement brutal, et se manifeste à travers des signes tels que : 
-polyurie
-polydypsie
-polyphagie
-amaigrissement malgré cette polyphagie à cause de la carence en insuline.

Si les 02 derniers signes sont présents, il faut chercher à doser la glycémie et rechercher la présence des corps cétoniques dans le sang.

- chez l'enfant, nous aurons une énurésie
- des troubles visuels transitoires seront présents quel que soit l'âge (anomalie de réfraction)
- une fonte musculaire (surtout le quadriceps), 
- des signes d'acidose (dyspnée de Kussmaul, odeur cétonique de l'haleine et déshydratation globale).

NB: si polyurie + polydipsie + polyphagie + amaigrissement, et si glycémie capillaire> 2g/l, inutile de faire le glycémie à jeun, le diagnostic de diabète peut être posé.

La maladie commence très souvent par une acidocétose inaugurale chez les enfants, avec un délai moyen de 3 semaines entre les premiers symptômes et l'hospitalisation pour cette acidocétose. Parfois, il s'installe sur un mode progressif, du coup il est souvent pris pour un DT2 et on le traite comme tel, jusqu'à ce qu'apparaissent des signes en faveur d'une carence en insuline.

Il y a 02 formes particulières du diabète de type 1 :
- Le diabète de type 1 lent ou LADA,
- Le diabète de type 1 à tendance cétosique du sujet noir d'Afrique.

Le DT1 lent est celui qui s'installe de manière progressive, mais ici il y aura présence d'anticorps anti-décarboxylase de l'acide glutamique;
Autrefois, on pensait qu'il s'agissait d'un DT2, jusqu'à l'avènement de la mise en évidence de cet anticorps.

Le diabète de type 1 à tendance cétosique :
Cette forme a pu être rattachée au DT1 à l'aide d'une cétose, malgré l'absence d'un mécanisme auto-immun. Il est très souvent retrouvé chez les sujets noirs d'Afrique subsaharienne.

Dans cette forme il y a des périodes de cétoses alternant avec des périodes de rémission, durant lesquelles si un traitement est administré, on peut avoir une maîtrise du diabète.

2- DIABÈTE DE TYPE 2 :

Le DT2 n'est pas auto-immun comme le type 1, il est insulinoresistant, du coup certains signes peuvent être absents car l'évolution des progressive. 

L'anamnèse permet de recueillir des facteurs de risque (âge> ou = à 30 ans, antécédents familiaux, origine ethnique), et d'autres plaintes du patient. L'examen général, lui, rapporte surpoids/obésité, diurèse importante, polyphagie.

Permettez-moi de me répéter, les symptômes peuvent survenir lentement, il est même possible de n'avoir aucun symptôme pendant de nombreuses années. Mais en cas de présence on aura pratiquement les mêmes signes que ceux du DT1, juste qu'ils apparaîtront de manière progressive. On aura donc comme signes : polyurie, polydipsie, polyphagie, signes de déshydratation, transpiration excessive, asthénie, troubles visuels.

Place aux traitements:

B- Traitement


1. DIABÈTE SUCRÉ DE TYPE 1
Le diabète de type 1 est essentiellement traité par l'insulinothérapie car il s'agit d'une carence en insuline.


2. DIABÈTE SUCRÉ DE TYPE 2
Le diabète de type 2 est traité par :

- Les mesures hygiéno-diététiques: l'exercice physique et un régime fait d'aliments d'index glycémique bas ou normal ainsi qu'un apport lipidique réduit.

- Le traitement médicamenteux est fait des antidiabétiques non insuliniques (autrefois dits oraux) dont les mécanismes passent par :
✓ l'augmentation de sensibilité à l'insuline par muscle et foie. 
✓ la diminution de l'absorption du sucre par le grêle.
✓ la régulation la production d'insuline.
En supplément, pour éliminer l'excès de sucre, il est possible d'utiliser les molécules qui permettent d'éliminer les sucres par voie urinaire.

En dernière intention, c'est l'insulinothérapie, surtout si le diabète de type 2 a évolué vers un diabète insulinorequérant, mais aussi si toutes ces molécules n'ont suffit à contrôler le diabète.

CAP KABA WhatsApp Forum © Octobre 2022
Clinique et traitement du diabète sucré par Ngo Hiol Alexis Carole

5 commentaires:

  1. ➕ Yvan Borel
    J'aimerais ajouter :
    • Il existe 3 grandes familles d'insuline : insuline ordinaire (Insuline à action rapide et les analogues ultra-rapides), retard (insuline à action intermédiaire et à action lente) et biphasique (mixte).
    L'insuline se donne à une dose de 0,5-1UI/kg/j (2/3 ordinaire et 1/3 rapide) de façon progressive.
    Il existe plusieurs schémas d'administration mais celui recommandé par l'OMS est celui à quatre injections :
    Une injection d'insuline retard (de 24h) au coucher couplée à l'administration avant chacun des principaux repas d'une insuline ordinaire (3 repas/jour).

    • Il faut surveiller la kaliémie car l'insuline augmente l'activité de la Na+/K+ ATPase du muscle squelettique et de l'hépatocyte >>>> hypokaliémie.
    Si kaliémie ≥ 5,5 mEq/L ne rien faire et dans le contraire on donne le KCl !!

    • Il faut aussi souligner que la PEC du diabète est participative donc il est très important d'éduquer le patient sur sa pathologie car se sont souvent des traitements à vie !!

    🔁 Alexis Carole
    En effet, merci. Car il devra toujours surveiller sa glycémie, et ses piqûres il les fera lui-même la plupart du temps. Sans compter le régime à suivre.

    ➕Yvan Borel
    Les sites d'injection de l'insuline sont généralement, la zone péri-ombilicale, face externe de la cuisine et du bras. Il est important aussi de le changer régulièrement pour éviter les lipodystrophies.

    Pour le DT2 généralement en première intention il s'agit d'une monothérapie (metformine) si échec>>> biothérapie ( metformine+ autre ADO) et si échec>>> trithérapie et si échec >>> insulinothérapie.

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  2. ➕Kevy Evan Nguya

    • L'activité physique a l'avantage d'exercer le muscle>>> sécrétion d'un facteur que je ne sais pas identifier mais qui serait impliqué dans l'augmentation de la sensibilité à l'insuline au niveau musculaire-même. Il s'agirait d'une adiponectine.

    • La DDP-4 inactive le glucogan like peptid 1 (GLP-1), une incrétine. D'où les inhibiteurs ont leur place. (Juste un apport côté mécanisme d'action).

    • Dans le traitement, important est aussi de noter qu'on peut avoir une transformation de DT2 en mixte soit insulinorequérant. C'est cette phase qui requiert l'insuline comme Ivan Borel l'a si bien indiqué dans les échecs thérapeutiques avec augmentation des combinaisons.

    • À l'exposé sur l'insuline, j'ai fait allusion au Peptide C sans en dire plus.
    Le peptide C (ou Peptide de connexion) étant un résidu du clivage enzymatique de la pro-insuline, il renseigne sur le type de diabète (mieux que le dosage de l'insuline bien sûr).
    Chez un DT2, l'insuline est présente, et donc son peptide C avec.
    Chez un DT1, l'insuline est absolument absente et donc, il n'y a pas de Peptide C.
    De plus l'insuline vendue, étant d'usage direct, ne contient pas de Peptide C sinon elle serait une proinsuline (ça va sans dire que dans ce cas-là, ce serait un travail pour le pancréas déjà non fonctionnel côté cellules bêta de transformer la pro-insuline en insuline> perte de temps et folie😅). Et donc un DT1 même sous cure d'insuline n'a pas de Peptide C.

    ➕Venance Luimbu
    Bonjour à tous.
    Merci Dr. Carole pour l'exposé.
    Comme ajout.
    Il se peut qu'on administre l'insuline à un patient avec diabète sucré de type 2.
    Parmi ces situations :
    - Diabète sucré de type 2 insulinorequérant
    - En cas d'une complication aiguë : syndrome hyperosmolaire hyperglycémique
    - En cas de l'infection qui déséquilibre le diabète
    - En cas d'une contre indication des antidiabétiques non insuliniques.

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  3. ➕Yvan Borel
    Le site d'injection fait déjà l'objet du temps d'absorption.
    Par exemple les injections dans la zone péri-ombilicale >> face externe de la cuisine >> deltoïde >> autres sites en terme d'absorption, apparition des effets et pic.

    L'injection est locale (sous cutanée) et les effets seront d'abord locaux (lipogenèse) pouvant durcir et est parfois responsable d'un défaut d'absorption de l'insuline. Si vous vous rendez dans différents hôpitaux, vous allez remarquez que c'est très récurrent et pouvant même s'observer dans les 2 premières années suivant le début du traitement.

    En conclusion, il faut changer fréquemment les sites d'injection.

    ➕Kevy Evan Nguya
    En résumé, pour le DT1, que pouvons-nous retenir après ce partage?

    Idéalement, aujourd'hui, mieux qu'hier on a un schéma insulinique qui mime l'insulinosécrétion pancréatique. C'est ce que je vais présenter sous le nom de "basal bolus" ou "schéma optimisé"👇🏽
    On donne l'insuline ultralente (NPH) au coucher dans le but du maintien du taux basal d'insuline durant la journée du lendemain.
    Et avant chaque repas, on donne l'insuline rapide.

    Les doses varient selon la quantité de repas et le patient mais on va de 0.6 à 1UI/kg

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  4. ➕Yvan Borel
    Pour un DT1 déséquilibré, il est recommandé : une dose journalière (1UI/kg: insuline rapide) répartie en 4 injections espacées d'environ 6h (soit 40% au levé, 20% à midi, 30% au soir et 10% à 1h du matin) et reprendre schéma classique si le DT1 se rééquilibre.

    On notera que le traitement insulinique doit être adapté au patient et à ses activités, d'où très important de faire participer le patient.

    ➕ Kevy Evan Nguya
    Pour le plaisir (la conversion)
    1mmol/L de glucose= 18mg/dL.😎

    ➕ Docteur Jean-Paul Mavungu
    Actuellement les incrétines sont d'importance capitale dans la PEC du DS2 en deuxième position après metformine..
    Surtout les analogues de la GLP-1 et les inhibiteurs de SGLT2.
    En dehors de leur efficacité insulinosecrétante, ils sont également cardio-néphro-protecteurs..
    Leur association avec metformine est vivement souhaitée voire préférable.
    Actuellement les cardiologues et néphrologues sont en discussion quant à l'utilisation des analogues de la GLP1 et i-SGLT2 en dehors du diabète suite à leur effet cardio-néphro-protecteur...

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  5. ❓Docteur Jean-Paul Mavungu
    Diabète gestationnel : prise en charge.

    🔁Kevy Evan Nguya
    C'est le régime diététique et l'insulinothérapie ou la metformine juste pour la baisse de la glycémie. En résumé.

    🔁Docteur Jean-Paul Mavungu
    Actuellement l'insulinothérapie n'est pas de première intention, on la met si les autres traitements échouent.

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