Notre exposé sera basé sur les récents travaux du Professeur Hugues Duffau, neurochirurgien français. Cet éminent professeur a résumé son travail dans un livre intitulé "L'erreur de Broca". 🚧
Le fait que nous parlions de ce sujet aujourd'hui, ne signifie pas que nous boycottons tous les précédents travaux ayant été retenus par la communauté scientifique.
C'est avec toute modestie que nous allons glisser quelques mots sur les récents travaux du professeur Duffau, dans le but d'éveiller notre côté enfoui de chercheur 😊.
💡Théorie du localisationisme
Le localisationisme est une théorie du fonctionnement cérébral qui a été défendue à partir de la 2 ème moitié du 19 ème siècle. Dans la théorie localisationiste, le fonctionnement du cerveau est conçu comme un fonctionnement par partie : "chaque partie du cerveau est associée à une fonction particulière". L'un des premiers à avoir défendu le le localisationisme est John hughlings Jackson, un neuro psychologue anglais. L'observation de ses patients allait dans le sens d'un fonctionnement du cerveau par partie.
Les démonstrations les plus probantes du localisationisme sont venues des travaux de Broca et de Wernicke .
Broca, a montré l'implication majeure d'une région , maintenant appelée région de Broca, dans la production du langage. Elle se localise dans le tiers postérieur de la 3 ème circonvolution frontale de l'hémisphère gauche.
Wernicke, de son côté, a montré l'implication d'une autre région située dans la partie supéro- postérieure du lobe temporal gauche et dans les tissus pariétaux adjacents. Celle-ci , appelée aire de Wernicke, est impliquée dans la compréhension du langage.
💡Théorie du professeur Hugues Duffau
Le langage et d'autres fonctions cognitives dépendent-ils d'un centre précis ? Le professeur Duffau, neurochirurgien ayant passé plusieurs années à Seattle aux USA dans le service du professeur Ojeman, alors seul neurochirurgien au monde à pratiquer la technique de la Neurochirurgie éveillée.
Celle-ci consiste à opérer des patients sans les endormir ( L'encéphale n'est n'est pas sensible à la douleur, afin de vérifier que l'on ne touche aucune zone essentielle de leur cerveau, grâce à une série de tests sensitifs, moteurs et cognitifs pendant l'intervention.
Aux USA, Hugues Duffau s'est formé à cette technique devenue sa spécialité, mais surtout a commencé à explorer une question vertigineuse, fondatrice de sa démarche scientifique : «Comment est-il possible que l'ablation de certaines parties du cerveau n'entraîne pas le moindre déficit cognitif?» 😲
Pour le neurochirurgien, c'est le signe que les fonctions complexes comme le langage ne sont pas assurées par une zone cérébrale unique, mais par un réseau de régions, reliées entre elles par des faisceaux de substance blanche.
Autrement dit, le localisationisme est à remettre en cause (😏).
Les réseaux fonctionnels devraient être différents d'un sujet à un autre et capables de se reconstituer après une lésion locale. Partant de ces réflexions et de retour à Paris, le professeur H.D utilise la chirurgie éveillée pour opérer des patients victimes de tumeurs au cerveau. Certains sont enfouies dans la fameuse aire de Broca, réputée inopérable en raison de son rôle dans la parole. C'est le cas chez une de ses patientes, Patricia.
💡Un mot sur la plasticité cérébrale
La plasticité neuronale ou, neuroplasticité, ou plasticité cérébrale, sont des termes qui décrivent les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se modifier lors des processus de neurogenèse dès la phase embryonnaire lors de l'apprentissage. Elle s'exprime par la capacité du cerveau de créer , de faire, de réorganiser les réseaux de neurones et les connexions de ces neurones. Le cerveau est ainsi qualifié "plastique" ou malléable. Ce phénomène intervient durant le développement embryonnaire, l'enfance, la vie adulte et les conditions pathologiques (lésions ou maladies). Il est responsable de la diversité de l'organisation fine du cerveau parmi les individus (l'organisation générale étant , elle, régie par le bagage génétique de l'espèce) et des mécanismes de l'apprentissage et de la mémorisation chez l'enfant adulte. Ainsi, la plasticité neuronale est présente tout au long de la vie avec un pic d'efficacité pendant le développement, à la suite de l'apprentissage, puis toujours possible mais moins fortement chez l'adulte.
💫 Synthèse
En résumé, il existe, dans la matière du localisationisme, une notion importante: "la neuroplasticité cérébrale" dont l'incroyable conséquence est la prise des relais par des zones insoupçonnées (par un possible réaménagement de l'architecture cérébrale) lors de l'ablation des zones fonctionnelles principales détentrices d'une fonction supérieure bien définie.
"ERREUR DE BROCA" , Professeur Hugues Duffau par Dan Bile Empeya.
CAP KABA WhatsApp Forum © Août 2020
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